Paris, le village de Montmartre.

Je suis écrivain et je vais vous raconter comment j'ai perdu mon amour… Camael se réveilla en sursaut. Qu'est-ce que c'était que cette histoire !! Quel cauchemar ! Il regarda autour de lui et constata qu'il y avait un truc qui n'allait pas. Il était dans une petite chambre, recroquevillé dans un coin de la pièce, une bouteille vide proche de lui. Il sentit les larmes monter à son oeil. Il n'y avait rien de plus triste qu'une bouteille vide !!! Il se sentait bizarrement triste, mélancolique. Il essaya de se souvenir de ce qui avait pu se passer…

Il y avait moins d'un an qu'il était arrivé à Paris. Son objectif: devenir un écrivain de talent et vivre la vie de bohème. Là encore, il ne savait pas ce qui lui était passé par la tête…avait-il été victime d'un charme quelconque ? Il sourit toutefois car il n'était pas seul dans cette galère et il n'avait pas tiré le plus mauvais rôle ! Quoi que !!! Bahhhh ! Il jouait l'amoureux transit. Il se souvint de qui était sa partenaire… Bon, reprenons ! Donc, il était venu chercher gloire, argent et succès à Paris. Jusque là, il aimait son rôle. En plus, il avait eu le plus important alors que d'habitude il n'était qu'au mieux second rôle. Il en avait voulu à Yuki Kaori pour Angel Sanctuary mais avait rongé son frein en silence. Il se dissipait encore. Faut dire qu'il n' était pas écrivain donc il était sujet au problème de la page blanche. Il avait pensé à écrire une œuvre au marqueur, une lettre par pages mais son éditeur avait violemment refuser le projet. Il se souvint de cette scène traumatisante où il avait vu ses feuillets passer par la fenêtre puis son éditeur les rejoindre…enfin, ce n'était que le passé ! Bon, il allait bien réussir à commencer son histoire. Donc, il était assis devant sa machine à écrire, une feuille blanche prête à recevoir l'histoire que son esprit allait créer lorsque son plafond s'écroula. Il allait frapper la personne qui venait de tomber quand il remarqua qu'il s'agissait d'un grand blond qui semblait dormir. Il était plutôt beau gosse. Hum…mais c'était quoi ces idées qui lui passaient par la tête !! En parlant de tête, il en vit une passer par le trou dans son plafond, nouvellement créé. Il faillit éclater de rire quand il vit Michael, habillé vraiment bizarrement, lui sourire.
- " Il est encore en vie ? Oui, il semblerait !!! Excusez nous monsieur mais notre ami ici présent est narcoleptique ! Oh, mais cet incident vous rend hilare, quelle chance !!! "
Michael ainsi que deux autres comparses descendirent par le trou. Il reconnut Roshiel qui chantonnait et Uriel qui semblait avoir prit un coup de vieux. Ce qui continua d'amuser Camael était le cheveux sur la langue qu'avait contracté Michael.
- " Nous étions en train de répéter une scène pour un essais que nous allons jouer au Moulin Rouge…"
Le petit homme s'arrêta dans sa narration et regarda Camael dans les yeux :
- " Continues à te foutre de nous et je te promets que tu vas le regretter."
Puis en lui souriant, il lui tendit la main :
- " Au fait, mon nom est Toulouse !
- Euh moi, c'est…"
Mince, c'était quoi son nom ??? Il fallait qu'il improvise et vite. Il vit un crucifix accroché près de son lit et une idée lui vint :
- " Je me nomme Christian."
Ce n'était pas très recherché mais cela semblait contenter Toulouse. Ce dernier s'approcha du blond, étendu sur son planché. - " L'Argentin…l'Argentin…"
Puis il se tourna vers ses comparses.
-" Nous ne serons jamais prêt à temps. Et en plus il ne se réveille pas !!! "
A priori, l'Argentin, comme Toulouse l'appelait était en train de prendre feu et personne ne semblait s'en soucier ! Cama…disons plutôt Christian pour un besoin de netteté de l'histoire, vint en aide à ce pauvre bougre. Il remarqua que la pièce prenait feu aussi.
- " Excusez-moi Toulouse…mais vous êtes en train de mettre le feu à ma chambre ! "
Toulouse le regarda étonné.
- " Mais par quelle magie cela est-il possible ?
- Euh… "
Christian ne préféra ne pas lui répondre et éteindre le début d'incendie. Quand il se tourna, il constata que Satie était en train de savater l'Argentin toujours au sol. Qu'est-ce que c'était que cette bande de fou. Une personne qui ne lui avait pas encore été présentée passa la tête par le trou du plafond.
- " Il serait peut-être temps que nous nous y remettions !!! "
La personne était maquillée outrageusement mais il la reconnue ! Ce n'était pas possible !! Il ne put s'empêcher de rire : Dubiel maquillé comme une donzelle !!! Ceci ne parut pas lui plaire mais ce dernier ne lui fit aucune réflexion.

 

Ils l'avaient entraîné à l'étage du dessus afin de remplacer au pied levé l'Argentin, qui semblait toujours dormir. En fait, Christian se demandait tout bonnement si ce dernier était encore de ce monde. Chacun avait sa part de travail. Toulouse était un artiste, enfin une sorte de comédien alcoolique incapable de déclamer deux vers de suite sans se tromper dans son texte. L'Argentin…il n'était pas certains de connaître sa spécialité jusqu'au moment où ce dernier se redressa pour continuer à jouer sa scène. Puis, il préféra continuer à la jouer couché. Satie semblait être le musicien de la troupe. Il y avait ensuite Docteur qui s'occupait des décors. Le problème est que Christian ne voyait pas trop à quoi il allait servir dans leur histoire. D'autant, qu'a chaque proposition qu'il proférait, Dubiel s'opposait à lui avec opiniâtreté. Il fut tiré de sa rêverie par Toulouse qui semblait fort peiné.
- " Ah, il nous faut trouver une rime afin de clore notre spectacle bohême de la meilleur façon qu'il soit."
Tout le monde ne semblait pas touché de la même façon par cette dite fin. Satie était parti dans un délire acoustique de tout les moments. Il venait de créer la techno mais il savait qu'il faudrait au moins un siècle aux hommes pour accepter cette musique comme étant une musique. Enfin, c'est ce qu'il espérait. Docteur continuait de travailler d'arrache-pied sur ses décors. L'auteur semblait plus intéressé à contrer ce que Christian pouvait proposer plutôt que de sortir un réel travail artistique. Toulouse se tourna vers l'auteur :
- " Ce serait bien que tu t'y mettes un peu quand même.
- Non, je n'écrirais rien en collaboration avec qui que ce soit ! Si je dois continuer, ce sera en solo…"
Sur ces mots, l'auteur se dirigea vers la porte mais fut très vite rejoint par Toulouse. Ce dernier ne prononça pas un mot. Il choppa l'auteur par la ceinture et le jeta par la fenêtre.
- " Maintenant, à toi de jouer Christian. Tu dois nous trouver un bon spectacle. Je vais faire en sorte que tu sois accepté par Zidler pour qu'ensuite tu puisses rencontrer celle par qui nous obtiendrons gloire, richesse et sentiment de bohême.
- D'accord…"
Christian venait de bafouiller ces derniers mots. Il n'avait jamais rien écrit de correct de sa vie alors pourquoi cela commencerait-il aujourd'hui ? Au bout de 10 minutes, il n'avait pas encore prononcé un mot. Tous le regardaient en chien de faïence. Puis, il eut une petite idée.
- " Ecoutes un peu ton cœur, il demande la tendresse. Tu pourrais lui donner de la délicatesse. Dieu à créé l'amour, au bout du 7e jour…"
A priori cela ne semblait pas plaire. Que pouvait-il faire ? Il se mit à chanter, d'une voix claire mais puissante. La chanson parlait d'amour mais il ne la connaissait pas. En fait, il ne lui semblait pas l'inventer puisqu'il pensait à autre chose en même temps que les mots franchissaient ses lèvres. Le petit groupe d'artiste le regarda, estomaqué par sa performance.
- " Oui, je crois qu'il est prêt pour rencontrer le diamant du Moulin Rouge, la belle Satine !!"
Toulouse semblait très excité à cette idée. La vie de bohême ne rapportait pas grand chose et si ils voulaient continuer, il leur fallait de temps à autre pondre une œuvre apte à être vendue. Avec ce nouveau, ils avaient de fortes chances de pouvoir viser une super production. Un rendez-vous fut pris pour la rencontre au Moulin Rouge puis, Toulouse sortit une bouteille contenant un liquide verdâtre.
- " De l'absinthe mon ami, de l'absinthe !! Goûtes-moi cela !"
Christian ne se fit pas prier. Il aimait bien boire…enfin cela n'était pas un trait de caractère de son personnage mais il s'en foutait un peu. Puis, il se passa une chose étrange. L'étiquette de la bouteille sembla luire et le personnage dessiné sur cette dernière sembla prendre vie.
- " Suivez la fée verte !!! "
Le personnage se trémoussa un peu avant de prendre son envol. Christian avait du mal à distinguer les traits de la petite fée. Puis, il se demanda si il s'agissait d'une petite fée. Bah non, on aurait plutôt dit une sorte de ptérodactyle. Etrange… Cela ne l'empêcha pas de le suivre ainsi que ses compagnons. Il les mena vers une grande caisse enregistreuse et se mit derrière.
- "Il serait peut-être temps que vous me régliez le loyer des chambres et aussi les réparations du plafond pour les uns et du sol pour les autres !"
Oups, s'était Monsieur Mammon, le tenancier de l'hôtel. Il était très dur en affaire. Non, il était intraitable en affaire. Ce dernier éteignit les loupiotes qui lui donnaient cet aspect lumineux, ça ne servait à rien de gaspiller. Il haussa ensuite les épaules. Ce n'était pas si grave puisqu'il l'avait déjà compté sur leur note !
Ils quittèrent ce dernier avec en poche, que quelques piécettes qui se battaient en duel !! La vie était dure pour les artistes. Christian en eut presque la larme à l'œil. Il retourna chez lui, s'installa à son bureau : il avait un spectacle à écrire !

 

La musique tonnait dans tout les sens. On voyait de tout : jongleurs, danseurs, musiciens, chanteurs, poètes, cracheurs de feu, catins…oubliez la dernière catégorie citée, acrobates, dresseurs… trop de couleurs, de senteurs, de sons…trop de sensations. Christian ne savait plus où donner de la tête. Ce qui l'intrigua le plus fut un espèce d'éléphant qui semblait servir d'habitation. Des chanteurs reprenaient en cœur une chanson loin d'être un cancan, à son humble avis !

- Load up on guns and bring your friends
- It's fun to lose and to pretend
- She's over bored and self assured
- Oh no, I know a dirty word
- Hello, hello, hello, how low?
- I'm worse at what I do best
- And for this gift I feel blessed
- Our little group [tribe] has always been
- And always will until the end
- Hello, hello, hello, how low ?
- And I forget just why I taste
- Oh yeah, I guess it makes me smile
- I found it hard, it was hard to find
- Oh well, whatever, nevermind
- Hello, hello, hello, how low?
- With the lights out it's less dangerous
- Here we are now, entertain us
- I feel stupid and contagious
- A mulatto
- An albino
- A mosquito
- My Libido
- Yay, a denial

Toulouse était en grande conversation avec un homme. Il était très charismatique, habillé dans une mode dépassée depuis pas mal de temps mais portait bien ses vêtements. Tiens, mais…oh…n'était ce pas une jeune femme agenouillée devant lui…ah…Christian ferma un peu les yeux, l'air complètement dégoûté. Qui était cet homme qui osait faire cela en publique !

<COUPEZ>

- " Asmodée, t'es gentil mais tu tiens ton rôle. Jamais Zidler n'aurait fait cela.
- Si, j'ai lu une biographie sur lui ! "
Fallait toujours qu'il essaye d'avoir raison celui là.
- " Dans ma vision de la chose, il ne peut pas. C'est tout et non discutable !
- Faut pas s'énerver. Si tu veux que ton truc ne ressemble à rien c'est ton droit."
Asmodée sourit à la jeune femme, prenant bien soin de prendre ses coordonnées.

<ON REPRENDS... MOTEUR>

La musique tonnait dans tout les sens. On voyait de tout : jongleurs, danseurs, musiciens, chanteurs, poètes, cracheurs de feu, catins…oubliez la dernière catégorie citée, acrobates, dresseurs… trop de couleurs, de senteurs, de sons…trop de sensations. Christian ne savait plus où donner de la tête. Ce qui l'intrigua le plus fut un espèce d'éléphant qui semblait servir d'habitation. Toulouse était en grande conversation avec un homme. Il était très charismatique, habillé dans une mode dépassée depuis pas mal de temps mais portait bien ses vêtements. Toulouse sembla satisfait en se plia presque en deux pour le remercier. L'autre aussi se plia presque en deux ensuite. Christian crut remarquer quelques larmes coulant le long des joues de cet homme. Sûrement ce fameux Zidler.
Tout d'un coup, les lumières s'éteignirent. Les tambours commencèrent à résonner et un projecteur illumina Zidler. Le problème était que ce dernier était toujours plié en deux. L'ingénieur chargé des lumières fit un petit show d'ombres chinoises afin de laisser le temps à Zidler de se remettre de son étrange mal. A la seconde tentative, Zidler était debout et commença son grand speech.
- " Bonsoir mes amis. Accueillons celle que vous attendez tous, celle qui illumine les nuits parisiennes, vos nuits. Le diamant du Moulin Rouge, j'ai nommé Satine !!!!!!"
La musique se mit à hurler comme jamais Christian ne l'avait entendu. Mais qu'est qu'ils pouvaient bien lui faire pour qu'elle souffre tant ? Si il y avait bien un truc qu'il détestait, c'était bien qu'on fasse du mal à des concepts ! Enfin, il ne pouvait rien y faire. La musique tonnait, les gens applaudissaient mais il ne voyait pas de Satine.

Pendant ce temps dans les WC, Satine se sentait bien bête. Elle avait fermé le verrou et n'arrivait plus à l'ouvrir. Elle réfléchit un instant et passa au travers de la porte. Ni vu ni connu, elle se dirigea tranquillement vers la salle de spectacle lorsqu'elle entendit la musique qui annonçait son show. Elle commença à courir et arriva hors d'haleine en lieu et place.

Enfin, elle fit son entrée ! Comme elle était…Christian ne sut pas définir avec précision ce qu'il pensait du physique de la personne qui venait de rentrer en scène. Elle était jolie mais tellement plate !! Elle se mit alors à chanter.
- " Donnez moi des dollars, des francs ou des diamants et je vous serais à jamais fidèle…la la la…
- Le meilleur ami de la femme c'est le diamant…la la la… "
Ca balançait pas mal et Christian fut rapidement prit dans l'ambiance. D'un coup, il vit un projectile partir vers Satine pour la toucher en pleine tête. Tout le monde cru entendre un grand son de cloche et on vit une Satine tombant du trapèze qu'elle avait choisi pour accomplir son show.
- " Tu veux des diamants, bah en v'la !!! "
Ce groupe d'énergumènes…des diamants !!! Christian se rapprocha de Satine. Cette dernière cru voir en lui son prince charmant. Il faut tout de même préciser qu'elle était complètement sonnée. Elle pensait qu'il allait la protéger. D'ailleurs, elle se sentit soulevée puis relâchée. Le froid de la pierre n'eut pas pour effet de la réveiller, bien au contraire. Christian ramassa quelques diamants. Lorsqu'il tourna, il vit la petite fée de la bouteille d'absinthe qui en avait déjà ramassé bien plus que lui.

<COUPEZ>

- " Là, vous êtes particulièrement lourds. Il s'agit de la scène de la rencontre pas d'une occasion de se faire du pognon !! Mammon, Camael, vous me reposez ces diamants tout de suite."
Mammon regarda le producteur avec un air de défi dans les yeux et rétorqua :
- "Y a pas moyen ! "
Pour une fois, Camael était d'accord avec un démon !
- "Bande de bon à rien, c'est du toc !
- Bah même le toc à une valeur ! "
A ce moment là, Camael se désolidarisa de Mammon et rejeta les pierres au sol. Un groupe d'infirmier s'occupait de Bélial, toujours dans les pommes. Une fois que tout fut remit en place et Mammon enchainé, un lourd silence plana sur le plateau de tournage.

<ON TOURNE>

- "Donnez moi des dollars, des francs ou des diamants et je vous serais à jamais fidèle…la la la…
- Le meilleur ami de la femme c'est le diamant…la la la…"
Un papillon vint se poser sur l'épaule de Satine. Cette dernière sembla soulagée. Personne n'avait encore remarqué qu'elle chantait n'importe quoi depuis le début et que d'ailleurs, elle ne chantait pas mais parlait en utilisant son pouvoir de voix hypnotique pour que les choses se passent au mieux. Le papillon lui lança un mauvais regard puis se racla un peu la gorge.
-" The French are glad to die for love..."
La voix du petit volatile était très suave, très sexy.

- A kiss on the hand may be quite continental
- But diamonds are a girl's best friend
- A kiss may be grand but it won't pay the rental on your humble flat
- Or help you feed your helpless cat
- Men grow cold as girls grow old
- And we all lose our charms in the end
- But square cut or pear shape these rocks don't lose their shape
- Cuz diamonds are a girl's best friend
- Tiffany!
- Cartie!
- Cause we are living in a material world and I am a material girl
- Ah come and get me boys ow!
- Black star, Ross Cole talk to me Harry Zidler, tell me all about it!
- There may come a time when a lass needs a lawyer
- But diamonds are a girl's best friend
- There may come a time when a hard-worked employer thinks you're awful nice
- But get that ice or else no dice
- He's your guy when stocks are high so beware when they start to descend
- Ooh..diamonds are a girl's best
- Diamonds are a girl's best
- Diamonds are a girl's best friend
- Let's make love
- Yes! yes! tiger!

Zidler fit une entrée pleine de panache mais avait encore sa braguette d'ouverte. Il était vraiment impossible cet acteur, incapable de se tenir !

- EVERYTHING'S GOING SO WELL!(screams)
- Cause that's when those louses go back to their spouses
- Diamonds are a girl's best friend

Satine semblait assez méfiante. Elle regardait souvent vers le fond de la salle. Tout les hommes semblaient fous d'elle. Sa voix était enivrante…Il allait gueuler que Bélial utilisait ses pouvoirs mais il risquait de se faire virer alors il rongea son frein. Ca l'ennuyait de la trouver attirante ! Zidler la rejoignit et ils commencèrent à danser ensemble. Le spectacle était tout de même d'une grande qualité, ce qui plut à Christian. Au bout d'un moment, les danseurs se regroupèrent autour de Satine et de Zidler pour les masquer au publique.
- " Ouh, la vilaine bosse. Ca a sonné creux quand même !
- Fermes la et change toi !!"
Satine lui lança un regard plein de haine. Zidler lui sourit de toutes ses dents, content de lui.
- " Du calme, très chère. Vous avez un rendez-vous après. Un rendez-vous avec un Duc ! Alors il va falloir assurer un peu mieux que d'habitude."
Les yeux de Satine brillèrent d'intérêt.
- " Est-il riche ?
- Non, il fait le trottoir pour pouvoir payer ses factures !!! Tu réfléchis avant de poser des questions ? Bien sûr que oui, il est riche alors tu ne laisses pas passer l'occasion et peut-être deviendras-tu une véritable actrice…
- Ouais…cool…je suis super contente…pffff…. "
D'un coté, Zidler pensait qu'elle ne pourrait devenir une actrice qu'après une certaine opération. De l'autre, Satine pensait que la prostitution rapportait bien plus que le maigre salaire d'actrice. Mais bon, c'était son script, elle n'avait pas le choix !

Une fois qu'ils furent changés, les danseurs s'écartèrent pour laisser apparaître Satine et Zidler. Tout deux continuèrent à pousser la chansonnette. Satine ne tarda pas à grimper sur un trapèze et commença à se balancer, se balancer…jusqu'à ce que les câbles tenant le trapèze lâche Satine vit l'éléphant se rapprocher d'elle à une vitesse qu'elle ne pouvait contrôler. Un son mat se fit entendre ainsi qu'un fou rire ayant du mal à être contenu. Zidler était en train de se tordre de rire…Enfin, tout le monde cru en une mise en scène, savamment appliquée et une tôlée d'applaudissements envahirent la salle. Les videurs eurent d'ailleurs fort à faire pour les faire ressortir mais ceci est une autre histoire. Zidler était à coté de Satine, toujours collée à l'éléphant. Il tira un bon coup sec sur les cheveux de cette dernière.
- N'oublies pas ton rendez-vous !!!
- Ze n'oubli pas…
Christian était atterré par cette scène mais personne ne faisait attention à cette pauvre jeune femme. Il vit Toulouse lui faire un signe de la main de loin. Il lui rendit, ça ne coûtait pas grand chose. Quand il se retourna vers Satine, cette dernière avait disparu…

 

Elle avait eu du mal à remonter dans sa chamb… comment appeler cela. Bon, disons dans l'éléphant. Elle se vengerait plus tard, elle se le jura. Elle remit une petite touche sur son maquillage et remarqua qu'elle avait oublié plusieurs passages de son script comme celui parlant de la tenue qu'elle devrait porter ce soir. Elle improvisa. Elle se regarda ensuite dans la glace et compris, d'elle même, qu'accueillir un Duc en pyjama ne les ferait pas avancer. Elle sortit un truc sexy et rembourra la poitrine avec du coton. Elle avait fait croire à tout le monde qu'elle avait toujours voulu ne pas en avoir mais en fait, elle souffrait de ce défaut. Sûrement une blague de Dieu ! Quelques minutes après, on frappait à sa porte.

Christian ne s'était pas dégonflé. Il avait besoin d'argent et le fait d'écrire un spectacle le lui en procurerait. Et puis, il avait envie de revoir Satine. Toulouse lui avait indiqué le chemin pour monter, car il n'était pas évident à trouver. Il se trouva devant la porte et frappa. Lorsque Satine ouvrit, elle eut un choc.

Elle ne voyait pas du tout le Duc ainsi. Elle comprenait un peu plus pourquoi il avait besoin d'argent pour se trouver une épouse ! Enfin, pour gagner un peu d'argent, elle n'était pas très regardante. Elle referma la porte demandant à l'homme de patienter un instant. Cela faisait un petit moment qu'elle sentait que quelqu'un lui tapotait sur l'épaule. Elle tourna la tête et vit qu'il s'agissait du papillon.
- " Il serait peut-être temps que tu allonges la monnaie !
- Qu'est-ce que tu peux être vénal !!!
- Tu peux parler !!! "
Elle sortit à regret un gros billet et le donna au papillon qui s'en alla plutôt guilleret. Il allait passer une bonne soirée : boisson, papillones…A savoir que la papillone est une femelle assez spéciale dans la hiérarchie des papillons mais la place nous manque pour vous en parler. Elle remit une petite touche à son maquillage quand la fenêtre claqua la faisant sursauter. Elle regarda, horrifiée, le résultat. Dans le même temps, Christian refrappa à la porte, ayant entendu un petit cri venir de la chambre. Il pensait que Satine était encore en train de se faire agresser !
- " Vous avez un problème, gente demoiselle ?
- Non, j'ai vu une souris. "
Elle n'était pas bonne en improvisation…à part peut-être pour faire des trucs maléfiques et encore, elle préférait les préparer.

Christian pensa qu'elle en faisait bien une histoire pour une petite souris. Il soupira en levant les yeux au ciel…ah, les femmes !!!

Satine avait réussi à récupérer un peu son maquillage et ouvrit la porte. Christian lui prit délicatement la main et…lui serra. Fallait pas déconner, il était pas payé pour faire des scènes de X avec une transsexuelle !!! Satine le regarda, surprise puis quelques rougeurs apparurent sur ses joues. Il la prenait pour quoi…Elle allait hurler quand un type fit son apparition : beau comme un Dieu avec des yeux si bleu. Un chevelure blonde bien entretenue…elle poussa Christian dans les escaliers pour le laisser entrer.
- " Bonsoir, Mademoiselle Satine, je suis le Duc !"
Ses yeux s'écarquillèrent. Qui était le blaireau qui était dans les escaliers alors ? Elle referma la porte en haussant les épaules.

<COUPEZ !!!>

- " Faudrait peut-être apprendre à lire !!! Qu'est-ce qu'il y avait écrit dans le script ? Il y avait une scène entre Satine et Christian, scène durant laquelle ils tombaient amoureux. Bélial, t'es virée ! Trouvez moi une autre Satine. "
Bélial prit ses affaires très dignement et s'en alla, sans mot dire (ni maudire d'ailleurs). Une fois un peu éloignée, elle appela un taxi. Les accords d'une petite musique triste flottaient dans l'air. Un papillon bourré passa à coté d'elle :
- " T'es trop nulle, tocarde !"
Puis ce dernier continua son chemin pour entrer dans une maison close pour papillon. Le réalisateur voyant cela, n'eut pas le cœur de la laisser partir.
- " Allez, reviens, on va te trouver un autre rôle !!"
Bélial fit demi-tour, tout sourire, faisant un petit bras d'honneur au papillon en passant !
- On reprendra que lorsqu'on aura une nouvelle Satine, pas avant !!

 

Principe de la suite : les lecteurs vont devoir choisir la prochaine Satine et moi je continuerais avec ce personnage. Si vous trouvez que Belial ne s'en est pas encore pris assez, vous pouvez la re-demander en Satine!

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Auteur: Styx
E-mail: bruno.sorel@wanadoo.fr
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