Un travail comme un autre
Fanfic commençée le 6 juin 2002
Notes de l'auteur
Titre : "Un travail comme un autre"
Série : "Tokyo Banylon" de CLAMP
Genre : Sérieux
Chapître 2
Il faisait déjà nuit, mais l'air était encore doux, et
le ciel dégagé. On pouvait d'ailleurs voir les étoiles
désormais, toutes brillaient distinctement, et la pleine lune rivalisait
ce soir avec les lumières artificielles de la ville.
Il était temps de dîner. Hokuto avait préparé le
repas ; son frère avait eu une journée particulièrement
pénible. Il avait été appelé tôt ce matin
pour une série d'exorcismes importants ; c'était souvent le
cas à l'approche de la pleine lune.
Son frère descendit les escaliers, il s'était changé,
mais il portait encore des vêtements qu'Hokuto lui avait acheté.
- " Tu es vraiment trop mignon comme ça Subaru ! dit-elle en riant. Je devrais appeller Sei-chan pour qu'il voit ça !
- Hokuto !!! " Subaru rougit jusqu'aux oreilles, mais cela collait parfaitement avec ses vêtements pourpres, et sa soeur s'en rendit compte, ce qui la fit encore plus rire et lui encore plus rougir.
On sonna alors à la porte.
- " Tiens Subaru, je suis sûre que c'est ton prince charmant ! dit-elle joyeusement. Elle s'en alla ouvrir la porte en dansant de joie à l'idée que Seishiro puisse réellement voir son frère habillé comme ça !
- " Sei-chan ! s'exclama-t-elle, trop surprise pour dire autre chose.
- Bonsoir Hokuto ! Est-ce que Subaru est ici ? Oh...mais je vous dérange peut-être ? demanda le vétérinaire, au sommet de son élégance ce soir, un bouquet de roses rouges à la main.
- Mais non, tu tombes bien ! Subaru parlait justement de toi ! fit malicieusement Hokuto.
- B...bonsoir Seichiro-san... avança timidement Subaru.
- Eh bien mon petit Subaru ! Tu en fais une tête, tu es tout rouge ! Tu n'as pas de fièvre au moins ? Seishiro s'était précipité vers Subaru, et lui posait déjà une main sur le front, l'enlaçant de son autre bras.
- J...je vais très bien ! balbutia l'exorciste, se dégageant doucement de l'étreinte ambigüe de son ami.
- Tiens Subaru-san, je t'ai apporté des fleurs, j'espère qu'elles te plaisent ! dit-il en tendant son bouquet, auquel il avait rajouté un petit mot...intime.
- Merci...Seishiro..." répondit-il enfin.
Hokuto ferma la porte et s'empressa de mettre les fleurs dans un vase approprié.
- " Mais vous alliez dîner ! Je suis désolé de vous... commença Seishiro.
- Ne t'en fais pas Seishiro, de toute façon je devais aller voir une amie. Pourquoi ne dinerais-tu pas ici avec Subaru !
- Quoi !!! Mai...mais euh... protesta l'intéressé.
- C'est parfait, ne faites pas trop les fous pendant que je serais partie ! "
Sur ce, elle enfila en
vitesse une veste, puis sortie sans un mot de plus. Même une fois la
porte refermée, on l'entendait encore rire dans le couloir.
Subaru était rouge comme un écrevisse, la gêne qu'il ressentais
était aussi palpable qu'un bloc de marbre !
- " Eh bien Subaru-san, fit Seishiro d'une voix enjôleuse, on dirait que nous avons la soirée pour nous tout seuls ce soir..."
*
* *
Il pleuvait abondamment dehors, mais il faisait chaud dans la cuisine, trop
chaud au goût de Subaru. Seishiro-san et lui avaient passé une
soirée agréable, le vétérinaire avait mené
la conversation, son jeune et timide ami répondant brièvement
à ses questions. Seishiro lui avait raconté ses déboires
avec une portée de jeunes chiots à soigner, et les petits problèmes
qu'il avait avec une vieille cliente difficile. Mais il avait l'air heureux
d'avoir tout de même pu soigner ses "pensionnaires" aujourd'hui.
Quant à lui, Subaru était resté très évasif
sur sa journée à l'école Clamp : il avait en effet du
sécher les cours pour contrer toute apparition surnaturelle, avant
que la nuit et la pleine lune ne renforce la puissance des esprits. Et apparemment
cela en valait la peine, car aucun ectoplasme ne s'était manifesté
cette nuit, et Subaru savait que sa famille n'aurait pas ésité
à l'appeler en cas de problèmes.
Seishiro avait insisté
pour faire la vaisselle, et les faibles protestations de Subaru n'y avaient
rien changé. Son ami lavait les bols et les assiettes gaiement, et
Subaru les essuyait timidement, encore impressioné par la présence
de son ami.
Mais il était déjà tard, et Subaru commençait
à piquer du nez, malgrès tout ses efforts. Les nombreux bannissements
mystiques qu'il avait éffectués aujourd'hui l'avait épuisé.
- " Mais qu'est-ce qu'elle peut bien faire encore à cette heure-ci, Hokuto ! pensa Subaru. Il est plus d'une heure du matin ! ". Il soupira en pensant à sa soeur, et au "sale tour" qu'elle lui avait joué, bien qu'il était tout de même content d'avoir passé la soirée avec Seishiro-san.
- " Qu'y a-t-il mon petit Subaru ? Tu as l'air très fatigué ! remarqua Seishiro.
- Euh...non, ça va, merci... Mais...c'est juste mon professeur de Math qui est assez sévère, et...en ce moment mes résultats... balbutia Subaru, en sentant le sang lui monté à la tête.
- Oh, mais je suis sûr que ça s'arrangera, Subaru-san ! " le rassura gentiment Seishiro.
Subaru s'était
embourbé dans son mensonge, et il se contenta de baisser la tête,
rouge de honte. Heureusement que Seishiro-san n'avait pas insisté ;
il n'aurait pas su quoi lui répondre autrement. Mais il lui vint à
l'idée qu'un jour, peut-être même bientôt, il pourrait
se confier à son ami. En y repensant, Seishiro-san avait toujours été
là quand Subaru avait eu besoin d'aide, et il avait toujours été
à l'écoute, sans jamais se moquer de lui. Peut-être alors
pourrait-il tout lui raconter, sur ses activités d'exorciste, sur les
âmes en peine,... Mais qui pourrait croire en de telles choses, cela
était si...
La porte d'entrée s'ouvrit alors. Hokuto débarqua dans la cuisine,
complètement trempée. Malgrès les recommandations de
son frère, elle sortait toujours sans parapluie, se pleignant de l'impact
esthétique que cela apportait à l'ensemble de sa tenue. "
Mais toi tu es mignon avec un parapluie Subaru ! " s'empressait-elle
de rajouter à chaque fois que son frère la sermonait à
ce sujet, ce qui, inévitablement, achevait la conversation par un rougissement
réactif, et par un éclat de rire féminin.
Hokuto aperçu alors le charmant tableau qui s'offrait à elle
: le parfait petit ménage en train de faire la vaiselle!
Si Subaru avait l'air soulagé de la voir enfin arrivé, Seishiro
lui, ne cacha pas sa déception d'être interrompu dans l'intimité
de son couple. Mais il retrouva vite le sourire, se doutant de l'image qu'il
devait donner, en tablier de ménagère et des gants de nettoyage
aux mains, et de son petit Subaru-écrevisse, une assiette et un torchon
à la main, qui commençait lui aussi à se rendre compte
de ce qui se passait.
- " Oups !... Désolée d'interrompre ce charmant spectacle ! s'exclama Hokuto, avec un amusement non dissimulé. Mais à cette heure-ci j'avais pensé vous trouver déjà au lit ! lança-t-elle alors soudainement.
- Ho...Hokuto !!! s'étrangla Subaru, aussi rouge qu'il était possible à un humain de l'être.
Seishiro, de son côté, se contenta de sourire à la remarque de la jeune fille.
- Vous avez passé une bonne soirée j'espère ! demanda-t-elle.
- Bof, Subaru a encore refusé ma demande en mariage, plaisanta Seishiro, mais je ne désespère pas de conquérir son coeur..."
Ils rirent alors tous
ensemble, excepté Subaru qui était trop gêné pour
dire quoique ce soit.
Finalement, Seishiro se décida à enlever ses gants et son tablier,
et alla chercher son manteau.
- " Tu pars déjà Sei-chan ? demanda Hokuto. Tu peux dormir ici si tu veux, je suis sûre que Subaru accepteras de... continua-t-elle.
- Non merci, mais j'ai une journée plutôt chargée demain, la coupa poliment Seishiro. Alors au revoir mon petit Subaru, et bonne nuit à toi Hokuto ! " dit-il en lui adressant un clin d'oeil complice.
Une fois Seishiro sortit, Hokuto se précipita vers son frère. Ce dernier se prépara à un interrogatoire en règle, comme à chaque fois qu'il passait un moment seul avec Seishiro-san.
- " Alors ? demanda avidement Hokuto, les yeux rempli d'espoir.
- Euh...Alors quoi ? répliqua timidement Subaru, plein d'appréhension sur ce qu'allait répondre sa soeur.
- Comment ça s'est passé avec ton petit ami ? Je suis sûre que tu es resté planté là, non mais quel idiot !
- Mais ce n'est pas mon... tenta de dire Subaru, dont la température corporelle commençait à monter.
- Et dire que je me démène pour voir enfin votre bonheur éclater au grand jour !... le coupa sa soeur. Mais si tu n'y met pas du tiens, un jour ou l'autre Sei-chan finiras par s'en aller."
En voyant l'air soudain
si sérieux de sa soeur, Subaru demeura perplexe. Et si en effet Seishiro-san
partait, lassé de ne pas trouver réponse à ses sentiments...
Hokuto éclata de rire ; son frère tombait dans le piège
tout le temps !
- " A voir ta tête Subaru, on dirait que ce serait pour toi la fin du monde ! " lança joyeusement Hokuto, ravie d'avoir encore une fois trompé son frère.
L'intéressé
ne répondit pas, se contentant de baisser la tête, honteux et
rouge comme un dindon.
La soirée se termina dans un tourbillon de réprimandes taquines,
d'espiègleries en tout genre et de vagues protestations perdues dans
le vacarme de la pluie déchaînée.
*
* *
Le quartier environnant ne respirait pas la tranquilité, surtout vers
cette heure-ci. Les seuls passants n'étaient que des sans-abris, ou
bien encore des ivrognes rentrant chez eux après une longue soirée
de beuverie. Si il avait déjà l'air malfamé en temps
normal, la pluie et l'obscurité ne le rendaient que plus lugubre encore,
les lumières blafardes éclairaient à peine les ruelles
tortueuses et les porches des grands immeubles.
Le yakusa bénissait finalement la discrétion que lui apportait
ce mauvais temps, même si il avait parfois des difficultés à
suivre les déplacements du tueur. Après tout, le légendaire
clan des Sakurazuka avait peut-être usurpé sa réputation,
le dénommé Seishiro s'était révélé
être une cible facile ce soir.
Les années d'expérience lui facilitaient sans doute le travail
; il l'avait trouvé par miracle, et cette filature spontanée
se déroulait plutôt bien selon lui.
L'assassin avait l'air de se promener, comportement bien étrange à
cette heure tardive, et plus particulièrement dans ce quartier précis.
Il avait l'air de chercher vaguement quelque chose, ou quelqu'un, mais flânait
plus qu'autre chose remarqua le yakusa. Le Sakurazukamori passa alors devant
un kiosque à journaux fermé, comme pour aller s'acheter le journal
quotidien. L'espion à ses trousses le regarda faire, lassé de
ce petit jeu qui commençait à durer un peu trop longtemps à
son goût...quand soudain il le perdit de vue !
Clignant des yeux, le yakusa scrutait en vain l'endroit où il avait
vu l'assassin une seconde plus tôt, sous la pluie, à quelques
dizaines de mètres de lui seulement. Il ne revenait pas que sa cible
puisse avoir trompé sa vigilance, le mauvais temps et la fatigue ne
diminuant pas ses capacités de vétéran pourtant...
Il entendit alors derrière lui le bruit caractéristique d'un
briquet qu'on allume, et se retourna immédiatement, portant instinctivement
la main à l'intérieur de sa veste, saisissant son arme, prêt
à s'en servir.
Le Sakurazukamori le regarda faire, plus amusé qu'appeuré, et
il tira tranquillement une bouffée de sa cigarette.
- " Toi ! Co...comment as-tu..." commença le yakusa, impressioné par la tranquilité et par l'aura qui se dégageait du Sakurazukamori.
- " Du calme, nous pourrions discuter tous les deux tranquillement, non ?" proposa Seishiro, d'un air faussement amical.
Le yakusa pointait désormais
son automatique vers le tueur, et il tremblait légèrement, ce
que ne manqua pas de remarquer son mystérieux interlocuteur. Son adversaire
semblait imperturbable, ce qui, en plus des affreuses histoires qu'il avait
entendu sur le clan des Sakurazuka, le déconcertait au plus haut point.
Il paniquait complètement maintenant, voyant la mort dans les yeux
de l'assassin, sa propre mort.
Il tira alors deux fois dans la direction du Sakurazukamori, le bruit assourdissant
se répercutant contre les parois des immeubles environnants.
Les habitants du quartier entendirent vaguements deux détonations,
et certains crurent même percevoir des croassements aigus d'oiseaux,
noyés par les trombes d'eau qui s'abattaient sur la ville toute entière.
Chapître finit le 19 juin 2002.