Un travail comme un autre

Fanfic commençée le 6 juin 2002

Notes de l'auteur


Titre : "Un travail comme un autre"
Série : "Tokyo Banylon" de CLAMP
Genre : Sérieux

Chapître commençé le 2/07/02.

Chapître 4


Le parc était resplendissant en cette belle journée de Mai, et les gens profitaient pleinement de se promener sous les rayons d'un soleil radieux. De grandes allées de cerisiers en fleurs traversaient de vaste étendues vertes, les passants s'émerveillant à chaque fois du spectacle haut en couleur des pétales rosés tournoyants au gré du vent.
Un peu à l'écart se tenait un immense et majestueux cerisier, dont les énormes branches, bizarrement délaissées par tout oiseau, projetaient une ombre inquiétante sur le sol.
Les passants avaient une impression bizarre à chaque fois qu'ils se tenaient devant le mystérieux cerisier, et seul un homme étrange semblait apprécier sa compagnie.
Adossé contre l'énorme tronc, Seishiro fumait paisiblement une cigarette, les mains dans les poches de son grand imperméable noir.
Il jeta un coup d'oeil à sa montre.

- " 14h50. Il ne devrait plus tarder..." pensa-t-il.

Il avait rendez-vous avec Subaru-san cet après-midi là, à trois heures, et il ne doutait pas que son jeune ami arriverait à temps.
Seishiro rêvassait paisiblement sous l'ombre des majestueuses branches du cerisier, repensant au nombre de victimes enterrées à ses pieds.
Il tira une autre bouffée de sa cigarette, et jeta un regard vague autour de lui.
Certains passants le regardait avec réserve, d'autres détournaient le regard, ou jetait de rapides coup d'oeil à la dérobée dans sa direction. Mais tous étaient troublés d'une étrange manière par ce séduisant homme, à l'allure si distinguée et tout aussi impressionnante, irradiant d'une aura indescriptible.
Seishiro remarqua le petit manège qui se jouait autour de lui.
Il aimait la discrétion que lui imposait son vrai travail, lui qui passait inaperçu même dans les endroits les plus insolites, du moins quand il le souhaitait.
Deux lycéenne en uniformes ralentirent le pas devant lui, parlant à voix basse du si beau et mystérieux jeune homme adossé à l'immense cerisier. Il était vrai que le charme de Seishiro lui valait un grand succès auprès de la gent féminine, mais cela lui importait peu.
Il sourit aux jeunes filles, qui s'en allèrent doucement en pouffant entre elles, non sans jeter quelques regards nerveux par-dessus leur épaule.
Décidemment, les jeunes d'aujourd'hui étaient bien plus facile à manipuler que...

- " Seishiro-san ! lança gaiement Subaru, bien qu'il avait l'air essouflé, apparemment parce-qu'il avait couru pour être à l'heure au rendez-vous.
- Je suis content de te voir Subaru-kun ! Tu es pile à l'heure ! le complimenta Seishiro. On avait parlé d'aller manger une glace, non ? "

Subaru acquiesça timidement, s'empourprant plus vite que la chaleur et sa course imprévue ne devrait l'expliquer. Il s'en allèrent alors d'un pas tranquille vers un marchand de glace.
Néanmoins, Subaru ne pu s'empêcher de lancer un regard inquiet vers l'arbre maudit.
Pour quelqu'un possédant les pouvoirs de Subaru, il était facile de ressentir l'aura émanant du grand cerisier, même si il pouvait difficilement expliquer en quoi sa présence avait quelque chose de...perturbant.
Peut-être devrait-il venir l'observer d'un peu plus près, à la nuit tombée. Il pourrait ainsi déterminer si cette mystérieuse aura était due à des esprits quelconques ou à un enchantement permanent.

- " Subaru-kun, quelque chose ne va pas ? s'inquièta Seishiro, remarquant l'air distrait de son jeune ami.
- Euh, non. Tout va bien. " bafouilla-t-il.

Il ne put s'empêcher de rougir devant l'air inquiet du vétérinaire, il devait se faire des idées après tout.


*
* *

Toute l'après-midi avait été un enchantement pour Subaru.
Le soleil semblait approuver son bonheur, car la journée avait été particulièrement radieuse.
Lui et Seishiro-san avaient vaguabondé dans le parc, profitant du beau temps et du chant des oiseaux. Ils étaient allés en ville peu après, flânant dans un grand centre commercial, et son ami lui avait même acheté un bracelet à son nom.
Subaru avait été très touché par ce présent, et n'avait pas pu dire un mot pendant au moins un bon quart d'heure.
Le temps passait très vite en compagnie de Seishiro-san, et déjà l'après-midi touchait à sa fin.

- " Veux-tu que je te raccompagne Subaru-kun ? demanda Seishiro. Nous sommes assez loin de chez toi, et ça m'ennuirais que ta soeur me reproches de t'avoir laissé rentrer tout seul, continua-t-il, amusé.
- N...ne t'inquiètes pas, je dois aller au convinience store de toute façon, pour faire quelques courses... répondit Subaru, un peu déçu que cette agréable journée se termine si tôt.
- Alors à bientôt, mon petit Subaru. " conclut Seishiro.

Il se pencha alors en avant, et Subaru recula instinctivement sous l'effet de surprise, ce qui n'empêcha pas Seishiro de lui effleurer la joue du bout des lèvres. Il glissa sa main dans la chevelure de Subaru, puis se redressa, regardant son ami droit dans les yeux, un léger sourire au coin des lèvres.

- " Je dois y aller, certains de mes "patients" ont encore besoin de mes services.
A bientôt Subaru-kun. "

Il partit sans se retourner, son grand manteau noir flottant au vent, fendant la foule avec grâce.
Subaru était encore sous le choc, la couleur écarlate de ses joues témoignant de la grande confusion dans laquelle son ami l'avait plongé.
Il passa rêveusement la main dans ses cheveux, et il était encore sous le charme quand il remarqua qu'il tenait une fleur de cerisier entre ses doigts.
Etonné, il regarda dans la direction où le vétérinaire s'était éloigné, mais la grande silhouette noire avait alors disparue de la circulation.


*
* *

Après s'être assuré que Subaru-kun était bien rentré chez lui, Seishiro resta perché sur un immeuble en face de celui de son ami, et il s'alluma une cigarette.
Filer en douce le jeune étudiant lui était très facile, d'autant plus qu'il avait l'habitude de pister de véritables tueurs...et il allait d'ailleurs devoir en affronter dans peu de temps désormais.

Les familles Sasaki, Morimoto et Uchida avaient réservé un lieu "neutre" afin de parlementer calmement. Seishiro trouvait cela amusant ; les loups se dévorant entre eux, au sein d'une même meute !
Et dire que la famille Morimoto avait tenté de louer ses services afin d'assurer la protection de Muneyuki Morimoto, le dirigeant en titre.
Après le refus très "professionnel" du clan Sakurazuka, cette organisation avait tenté des représailles. C'était bien mal le connaître.
Seishiro avait pensé que le fait d'éviscérer le yakusa et ses trois hommes de mains avaient été une réponse suffisante à la proposition de Morimoto, mais il avait fallu qu'on lui envoie des tueurs pour le suivre et l'éliminer.

Dommage pour eux, mais Seishiro avait déjà pris des engagements auprès d'une famille rivale, et comme le dit le vieux proverbe : premiers arrivés, premiers servis !

Le Sakurazukamori soupira. Après le contrat de ce soir, il aura enfin la paix avec ce clan de débutants, ainsi qu'avec les alliés de Morimoto les plus susceptibles de lancer des représailles contre lui.
Il termina tranquillement sa cigarette, s'amusant du cirque que faisait Hokuto-chan à son frère jumeau, dans tout l'appartement.


*
* *
Subaru couinait littéralement sous les assauts de sa soeur, qui voulait lui mettre de force les dernières nouveautés achetées à la galerie marchande.
La faible protection que lui offrait son futon ne tiendrait guère longtemps, et Subaru n'avait aucune envie d'essayer les vêtements fantaisistes qu'Hokuto avait déniché Dieu savait où.

- " Subaruuu-chan ??? demanda-t-elle d'une voix faussement mielleuse, caricaturant son ami Seishiro. Ne veux-tu pas me faire plaisir ? Allez quoi ! "

Elle avait surpris son frère en train de sortir discrètement de la salle de bain, afin de regagner sa chambre où des vêtements propres l'attendait. Profitant d'une telle occasion - il était rare que Subaru ne se change pas dans la salle d'eau, enfermé à double tour -, Hokuto l'avait poursuivi jusque dans sa chambre, des paquets remplis de ses derniers (et extravagants) achats.
Le pauvre petit Subaru tentait de préserver son intimité sous la couette molletonnée, rouge comme une tomate, et commençait sérieusement à transpirer.

- " Fais un petit effort à la fin ! s'impatienta Hokuto, tirant de plus belle sur les draps. Je suis ta soeur quand même, et je t'assures que personne ne verra ton.. ."

Elle jeta un coup d'oeil aux alentours, afin d'illustrer ses propos, mais elle aperçue alors, ou crue apercevoir, une ombre indistincte, sur le toit de l'immeuble d'en face.
Hokuto s'approcha de la fenêtre, collant son visage à la vitre. Seul le vent lui répondit, elle avait du rêver.

Un bruit étouffé attira son attention, et elle se retourna aussitôt. Subaru avait profité de sa distraction pour aller se réfugier dans la salle de bain, claquant la porte au nez de sa soeur, et il la verrouilla en toute hâte.

- " Tu n'échapperas pas à ton destin, Subaru !!! " cria Hokuto à travers la porte, les poings serrés.

Elle entreprit finalement d'attendre que son frère sorte de lui-même, et elle se rendit dans le salon, attrapant au passage la télécommande et allumant la télévision.


*
* *

Si le ciel était dégagé, et commençait déjà à s'assombrir, le vent lui, soufflait avec force sur la résidence Shinmei.
Le vaste dojo, loué pour l'occasion, était défendu par des gardes postés dans tous les coins. Son mur d'enceinte de trois mètres de haut ne saurait repousser d'éventuels ennemis, mais au moins empêchait toute incursion massive.
Plusieurs voitures de luxe occuppaient les emplacements appropriés, et pas moins de seize yakusas en avaient la responsabilité.
Des tireurs expérimentés et équipés pour les combat nocturnes patrouillaient sur les toits, et le long des couloirs extérieurs. Tous les employés avaient bien évidemment été triés sur le volet, menaces pesant sur les familles à l'appui.
Le dispositif de défense était très impressionnant, une véritable petite armée occupant parfaitement une place fortifiée.

Mais face au Sakurazukamori, bien peu de ces hommes de mains allaient voir le prochain lever de soleil...


Chapître finit le 14 août 2002.

Auteur: Cyrus
E-mail: c.rouger@free.fr
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